L'an 40.
Il est une expression française qui dit : "je m'en fous comme de l'an 40 !". Mais comment peut-on se foutre de l'an 40 alors que c'est un superbe album ? Jeanne Cherhal signe ici l'album de la quarantaine. Non ! pas celle que nous venons de traverser ; celle qui est anxiogène et qui oblige les gens à rester chez eux et à ne plus s'approcher de leur prochain. Non ! Ici, c'est la quarantaine positive. Celle où elle nous convainc qu'avoir quarante ans ce n'est pas le début de la fin, mais la reconnaisance du travail déjà accompli. A quarante ans on a déjà vécu beaucoup de choses, belles ou moins belles, mais en tout cas, on s'est forgé une expérience, il est temps d'être reconnu. Je ne dit pas celà pour Jeanne Cherhal qui nous habitue à de jolies choses depuis ses débuts. L'an 40, c'est l'entrée dans quelque chose de nouveau, on n'est pas encore dans la descente, elle le chante à Fleur de peau et le feu aux joues.
Les temps changent. Il fut un temps ou certaines revendiquaient le fait de ne pas être parisienne, et cela les genait. Mais aujourd'hui, elle nous apprend qu'il y a de fausses parisiennes. Peut-être des femmes en manque de racines d'or ? Nourris ton corps de mon corps, nourris mon corps de ton corps que le festin s'achève est-ce que ce Soixante-neuf serait L'art d'aimer ? En 2005, elle obtenait le prix Charles Cros pour son deuxième album "Douze fois par an" où elle y évoquait fort adroitement les régles. Dans César, elle y évoque l'accouchement et ce petit geste libérateur "Si le travail est trop dur, il faut seconder la nature, il faut ouvrir un pan de ma peau".
Ton Souvenir me prend ce soir en l'honneur d'un disparu, de quelqu'un que l'on a pas vu depuis longtemps, que l'on ne verra plus ?. Musicalement, un album avec que des vrais instruments, ça fait plaisir, et l'omniprésence du piano, prolongement des doigts de Jeanne, est un pur bonheur. L'album se termine par Un adieu à Jacques Higelin. Magnifique, comme un dernier spectacle où le public se léverait à l'entrée de l'artiste, une communion que l'on connaissait tous avec lui lors de ses concerts, enfin bref, un adieu bohème.
A découvrir absolument en même temps que son livre : "A cinq ans je suis devenue terre à terre".
Merci Jeanne.
Clip officiel L'an 40 tourné par Jeanne Cherhal.
Plutôt qu'un adieu, juste un au revoir !
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