Je peux sans complexe m’étendre sur « le cul de ma sœur » pour la bonne et simple raison que je n’en ai pas (de sœur, bien évidemment). Cet opus d’un artiste hors normes, j’ai nommé Jehan, n’est certes à ne pas mettre entre toutes les oreilles (petites soeurs s'abstenir), mais quel plaisir il procure. Tout d’abord dans la voix qui n’est pas sans rappeler celle du grand Bobby Lapointe. On sent (hum !) son empreinte sur Jehan et comme ils sont tous les deux de la même veine, il n’y a pas de mauvais sang à se faire : le bonheur est assuré.

Ensuite, musicalement, c’est aussi un album avec des vrais instruments (chic), un univers très acoustique, tout ce que j’aime. Pas d’artifices, rien que du vrai ! Et puis c’est aussi la joie de retrouver les textes de Bernard Dimey, un auteur méconnu ou en tout cas peu par le grand public, mais que certains s’attachent à faire connaître, avec plaisir (nom du spectacle avec lequel Jehan tourne actuellement). Et il en prend du plaisir Jehan à chanter Dimey.

Si je vous dis Dimey, vous me répondez ?

-          1981

-          Non Jack !

Dimey c’est aussi l’auteur d’un texte chanté par  Jean-Claude Pascal, présent sur ce blog : quarante ans.

Jehan signe les musiques de deux chansons (parmi les meilleures de l’album) les locaux de la police judiciaire, le petit maquereau. Musique rythmée où l’on l’impression d’être chez Richard Galliano

On y trouve aussi Charles Aznavour, (excusez du peu) comme on le connaît un peu moins, des textes où il se lâche (Le zizi de Bastien, Ne l’amputez pas, Le roi des cons, Mon minet mon minou). D’ailleurs Charles Aznavour clôture le très beau livret (imitation carnet à spirale avec de jolis croquis) par un compliment adressé à Jehan qu’il soutien à l’occasion : « Cet éternel jeune homme que Claude Nougaro appelait le cow-boy cathare, surnom qui lui va comme un gant de boxe en velours, je vous livre son nom, gardez le en mémoire JEHAN. Géant n’est ce pas ? »

Enfin, pour clôturer cet album, cela sent la franche camaraderie avec, excusez du peu, invités sur Adieu pour un artiste, Agnès Bihl, Allain Leprest, Loïc Lantoine, Jamait et Romain Didier.

Alors si vous voyez le cul de ma sœur, n’hésitez pas à lui consacrer une place dans votre CDthèque, parce qu’Avec un cul comme ça, si elle n’fait pas fortune, ou bien ce s’ra la flemme, où ça s’ra qu’elle est con…

Bonne nuit les petits...