Je viens de recevoir lettr'ange de Jehan et ne peux m'empêcher de la partager avec vous. Profitez des liens pour découvrir un artiste aux multiples talents. Meilleurs voeux à tous pour cette année 2010. Qu'elle vous apporte Santé, Joie... Pleins de petits plaisirs et la réalisation de vos souhaits les plus chers. Pleins de jolis albums à écouter et à partager ; le bonheur quoi.

Je laisse la place à Jehan :

"Bonjour à vous tous,

J’ai l’âme d’un gros niqueur aujourd’hui, sans rire, je voulais bien sûr écrire « chroniqueur ». Dans chroniqueur, il y a aussi un truc qui sonne en choeur. Ce ne sont pas des cadeaux très consommables, dans le sens « fièvre acheteuse », mais il faut bien savoir que ça existe aussi. Ce n’est pas fait pour faire rupin, c’est pour enrichir.

J’ai été voir, la semaine du 16 au 20 de ce mois, dans le p’tit château d’un marquis de la Culture, à La Maison de la Poésie à Paris, Francesca Solleville, vous savez ? ma copine du spectacle « Le bonheur est dans Leprest » ! Toujours magnifiquement accompagnée par Nathalie Fortin au piano, elle proposait un récital, unique chaque soir, dédié aux chansons interprétées au fil de ses 50 ans de carrière, une bonne partie de vie. Je suis franchement client de ce que fait Francesca et je suis allé la voir bien sûr par plaisir mais aussi par politesse, croyant connaître. En fait, j’avais peur ! Elle m’a cueillie, encore une fois et pas là où je m’y attendais. Le public ne s’y est pas trompé non plus. Quand elle chante, elle nous venge un peu, elle dit, ressent, transmet, partage et console. Elle chante avec le poing, le ventre, la tête, chante par corps, par coeur, pour de vrai. Nous pourrions, pour être dans le langage d’aujourd’hui, la cataloguer comme chanteuse durable. Quelle belle interprète et bonjour le répertoire ! La belle écriture n’a pas d’âge.

Maintenant, j’écoute ses anciens disques, cédéïfiés, remasterisés, comme les Beatles : cinq galettes recensant les premiers enregistrements de 1959 jusqu’en 1983. Ça vient de sortir, distribué chez EPM et ça s’appelle « Francesca Solleville venge la vie » (j’vous l’disais !). C’est un vrai régal pour qui aime le chant dans son plein, dans son tendre et vrai. Je suis fier de la côtoyer, elle me surprend encore à chaque fois avec bonheur. Sûr que ce coffret sera disponible dans votre médiathèque préférée mais de toute façon, ce n’est pas très cher à l’achat, car cela peut tenir longtemps compagnie. À la voir, à l’entendre, je me demande si le communisme ne reste pas à inventer.

C’est sûr, elle ne remue pas beaucoup d’argent, dans le sens du brassage, ne collaborant pas allègrement, de ce fait, à notre système barbare et ridicule. Elle vit de ce qu’elle est et elle gagne à connaître. L’argent devient obsolète pour tout humain qui n’a pas besoin de pouvoir, il vaut mieux, donc vivre en harmonie avec ce qui nous entoure, c’est un sain dessein. Quelle chance, ce qu’elle possède lui vient de ce qu’elle aime faire.

Beaucoup de renseignements sur Francesca dans ce livre, sortie en octobre dernier, « Portraits croisés » écris par Véronique Sauger, journaliste à France Culture, aux éditions « Les points sur les I ».

Ça cause aussi de m’sieur Allain Leprest.

À propos d’Allain, le « Chez Leprest II » vient de sortir début décembre. Comme dans le premier, l’œuvre de Leprest est revisitée par des interprètes aussi divers, qu’émouvants, aussi connus qu’à découvrir. Dans le milieu de la chanson, Leprest fait office de patron et il a bien élargi le sujet. Lui, il a toujours voulu faire de la chanson et finalement, il fait de la poésie. En cela, c’est le contraire de Dimey, le contraire de bien d’autres comme Hugues Auffray qui lui, voulait faire peintre. En plus des dix-huit titres, des dix- huit interprètes, il y a un morceau caché, un poème magnifique. C’est vrai que certaines interprétations peuvent paraître fades par rapport à l’original mais laissez-vous faire, il y a d’autres clefs au sens.

Ce disque est piano et guitares, sublimes guitares de Thierry Garcia.

Grand Monsieur que ce Leprest, lisez cet article, paru dans l’huma, qu’il écrit sur le quoi qu’on respire en ce moment :

http://www.humanite.fr/2009-12-21_Cultures_Allain-Leprest-Il-neige

. Je n’en dirai pas plus vous laissant à votre avis et privilégiant le subjectif.

Pour ma part, j’ai fini en beauté une belle tournée d’automne, décousue géographiquement certes, beaucoup de kilomètres mais beaucoup de plaisir aussi, de rencontres. Les Bars à Jamait sont des havres d’amitié, « Le bonheur est dans Leprest » me comble et ne demande qu’a tourner. Les asso’s, tel Chants de Gouttières de Chaumont, les p’tits lieux, les granges déguisées en théâtre, les festivals fabriqués à la main autour d’une équipe citoyenne... autant de lieux, d’histoires, inventés par des gens qui semblent épanouis au contact de la chanson non commerciale. On est dans l’essence même du sens des valeurs, qui nous manque tant. Le fascisme capitaliste n’aura pas raison de ces petits riens qui nous montrent un autre éclairage sur nos vies et le devenir de notre humanité, qui fixent à jamais nos instants légers ou sombres. La chanson qui dit est résistante et ne se dissout, ni dans l’eau ni dans le vin, ni dans les micmacs culturaux et intellos, ni dans le bizness prédateur.

Je viens de recevoir ces liens, (merci mon neveu Nico) j'aime ces chansons et j'aime ces interprétations. Elle date d'Octobre 09, c'était pour le festival GeorJacLéo à Viannes (47):

Vous pouvez si cela vous chante, diffuser copieusement ces liens à vos connaissances. Je vous remercie d’avoir lu jusqu’au bout mon bazar et de l’attention que vous me portez. Meilleurs voeux sincères pour l’année qui arrive et qui nous accompagnera dans nos inévitables mutations. JeHaN 23/12/09 Burgdorf (CH)

PS: courriel certifié sans correction orthographique.

Pour moi, Monsieur Jehan, J'ai rencontré l'aventure un soir de 2008 à la librairie de la Renaissance de Toulouse, entouré d'auteurs de romans et du Mej'trio, vous m'avez gentiment offert votre dernier album en date : Merci pour cette rencontre.

Bonne nuit les petits...