Voici un des plus jolis moments musicaux qu'il m'ait été donné de passer. Il est des jours où il faut bien reconnaître, à moins d'être blasé, que l'on est passé depuis longtemps à côté de jolies choses. C'est pour moi le cas avec Allain Leprest. Certes je connaissais l'artiste à travers les articles de Chorus, mais j'avoue que je n'avais écouté qu'un seul album de lui -Je viens vous voir (un live de très bonne facture !)- Puis le hasard des rencontres faisant, en discutant avec Jehan (dont je vous ai déjà recommandé le cul de ma soeur), il m'a dit qu'il avait participé à un superbe album avec Allain Leprest, le maître, et son enthousiasme à m'en parler m'a donné envie de le découvrir.
Chez Leprest (c'est le titre de l'album) n'est pas une compilation comme on en trouve souvent (des morceaux à peine remixés, des versions originales, un truc pour faire de l'argent). Non ! Chez Leprest c'est avant tout une rencontre d'artistes qui visiblement s'apprécient et se respectent et cela se sent. Allain Leprest est un parolier hors pair. Des textes graves et sérieux avec des mots justes, et des musiques adaptées et sur mesure. Très acoustique, un piano très présent, aucun artifice, un album vrai, pas le droit à l'erreur (on en est presque au piano/voix).
Olivia Ruiz ouvre le bal avec une sublime chanson : tout c'qui est dégueulasse porte un joli nom. On trouve derrières de jolis mots des images qui nous reviennent et qui ne laissent pas forcément de bons souvenirs. Naufragé de naissance sur l'île de malenfance, Daniel Lavoie , Nu, illustre la solitude et l'indifférence, je voudrais qu'on m'inhume dans mon plus beau posthume...pacifiste inconnu.
Allain Leprest a aussi rencontré Jacques Higelin (encore un grand Jacques) qui a composé la musique de La courneuve qu'il chante sur cet album. Quelle voix ! Dans ce florilège de talents, Loïc Lantoine un Mec !
Une de mes chansons préférées (bon c'est vrai je les aime toutes !) est Dans le sac à main de la putain interprétée par Stéphane Sanseverino. Un exercice de style où l'on imagine la vie de cette fille de joie à travers le contenu de son sac à main. Allain Leprest nous assène un terrible Y'a rien qui s'passe auquel répond en écho Michel Fugain Quel con a dit...(y'a rien qui s'passe).
Pour les littéraires qui croisent mon chemin, je vous recommande Le café littéraire (chanté par Hervé vilard) et puis pêle mêle, un hommage à Edith par Enzo Enzo, la joie d'entendre Jamait (Saint Max), Agnès Bihl (Le copain de mon père), Jean Guidoni, un autre grand et Fantine Leprest qui clos l'album. Ah oui, j'oubliais, il m'a fallu attendre l'avant dernière chanson pour entendre le Jehan au grand coeur, un régal. Bravo !
Vous l'avez compris, on peut encore se prendre des claques en écoutant des chansons. Moi l'amoureux de la chanson, je suis gâté. Monsieur Leprest vous faites maintenant partie de mes références. Alors n'hésitez pas : achetez l'album (ou offrez le) les yeux fermés et profitez qu'ils soient fermés pour écouter ces moments de bonheur! La cerise sur le gateau c'est que sur la deuxième page du livret il est noté... A suivre. Chic !
(J'espère que ce petit making of vous mettra l'eau à la bouche !)

Bonne nuit les petits...